Jules VERNE - Matériaux cryptographiques

Patrick Berlier

prix // 40 €


  Jules Verne, homme de lettres inspiré, prophète génial des Sciences à venir, « initié et initiateur » comme le nomme Michel Lamy, connaissait parfaitement les travaux érudits de Claude-Sosthène Grasset d’Orcet sur la Société Angélique et vraisemblablement l’auteur lui-même. Que l’on ne s’y trompe pas, Maurice Leblanc et Raymond Roussel sont venus les premiers s’abreuver très tôt à la fontaine de jouvence vernienne, bien avant tous les autres et feront très bon usage de toutes les pistes entrouvertes par l’écrivain amiénois. De son côté, Léopold Vannier, Lazariste, ami intime de Jules Verne fut le premier initiateur de l’écrivain visionnaire au « mystère audois ». Il y en eut d’autres par la suite, comme le souligne brillamment Patrick Berlier dans cet ouvrage magistral ou la clairvoyance la plus aigüe se marie intelligemment à une analyse cryptographique de haute volée. Jules Verne avait en effet lu et décrypté la « vraie langue celtique » de l’abbé Henri Boudet comme le démontre l’auteur. Le mystère de Rennes-le-Château lui était parfaitement connu notamment grâce à des relations que Jules Verne avait pu nouer avec certains membres de la famille des Habsbourg – comme Jean Orth par exemple. Pour la première fois est présenté dans ce livre hautement pénétrant un décodage systématique de l’ensemble des ouvrages écrits par Jules Verne au regard des sociétés initiatiques de son temps et des sociétés secrètes ancestrales. C’est en passant au crible la totalité des 80 titres - romans et nouvelles - publiés par Jules Verne que Patrick Berlier a non seulement retrouvé la fameuse signature : « ET IN ARCADIA EGO », signature indubitable de la Société Angélique, mais aussi analysé nombre d’illustrations incroyables possédant une dimension énigmatique indéniable. Un livre magnifique qui ouvre des perspectives insoupçonnées sur les « matériaux cryptographiques » dont se servit Jules Verne pour confectionner son Grand Œuvre littéraire…

 

 


540 pages


ISBN 2-7551-0079-6


Voir aussi //

Lire L'INTERVIEW de Patrick BERLIER // Partie 1

 

 

 

 



(extrait)


 

 

Préface de MICHEL LAMY

 

 

(...) L’œuvre subtile de Jules Verne, avec ses messages secrets, ses « matériaux cryptographiques » pour reprendre le titre sous lequel furent réunis, une première fois, les textes de Grasset d’Orcet, semble pouvoir se subdiviser en périodes et en thèmes. Dans une première époque, de 1863 à 1880, Jules Verne bâtit ses romans sur le schéma des rites initiatiques de plusieurs sociétés fraternelles. La Franc-Maçonnerie bien sûr, mais aussi les Forestiers et Charbonniers, et bien entendu la Société Angélique. Vers la fin de cette période s’amorce une variation philosophique, avec La maison à vapeur : le candidat à l’initiation n’est plus un homme mais une machine.

 

À partir de 1882, Jules Verne poursuit ses variations sur le thème de l’apprenti et de son maître. Souvent le maître n’est pas celui que l’on croit, et souvent l’apprenti se révèle différent de ce que l’on imagine. Jeux de faux-semblants, auxquels se mêle ensuite le thème de l’amour fraternel, lui aussi décliné sous toutes ses formes.

 

 

 

 

 

Entre le deux périodes il y a en 1881 une pause marquée avec La jangada. Roman à part, livrant une partie de la vie intime de Jules Verne, sous une forme tout autant cryptée que le cryptogramme formant le cœur de l’intrigue. La méthode cryptographique n’est pas nouvelle, c’est celle du chiffre de Gronsfeld, connue depuis bien longtemps. Mais Jules Verne innove, sans en informer son lecteur qui devra le découvrir par lui-même, en utilisant un alphabet à vingt-cinq lettres sans le W. Le système sera repris peu de temps après, semble-t-il, par le trio de prêtres préparant dans l’ombre ce que l’on nommera plus tard l’affaire de Rennes-le-Château.

 

Rennes-le-Château, parlons-en maintenant. Jules Verne y fait une première allusion éventuelle et très ténue dans Les enfants du capitaine Grant par la fameuse formule christique Il est passé en faisant le bien, présente notamment sur la tombe du comte de Fleury dans le cimetière de Rennes-les-Bains. Ce n’est peut-être qu’un hasard, mais c’est une formule qu’il réutilisera à plusieurs reprises. Puis c’est Robur le Conquérant, une aventure commençant et se terminant le jour où l’on fête saint Nazaire, patron de l’église de Rennes-les-Bains, l’action se situant alors aux antipodes.

 

 

 

 

C’est une méthode que Jules Verne réutilisera avec bonheur dans César Cascabel, roman décrivant en réalité l’itinéraire de la route de César entre Rennes-le-Château et Carcassonne. Et encore avec Le château des Carpathes, centré quant à lui sur le secteur de Rennes-les-Bains et Bugarach. De cette montagne emblématique Jules Verne fait le capitaine du navire conduisant les héros de Clovis Dardentor en Afrique du nord, où ils suivront un itinéraire algérien qui est en réalité un itinéraire en terre d’Aude. Le Bugarach toujours avec Maître du monde, l’un de ses derniers titres.

 

Contrairement à Maurice Leblanc et à ses implications démontrées par Patrick Ferté, les messages secrets de Jules Verne (...).

 


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